Présentes toi
Pascaline Larose, fondatrice et présidente de la société Ideme, mariée, 2 enfants, Line & Côme, famille d’accueil pour la SPA depuis 15 ans.
Quel a été ton parcours ?
J’ai commencé à travailler dans le monde des ESN. Lors de ma seconde expérience j’ai rencontré des entrepreneurs brillants (Vincent Klingbeil & Stephane Boukris) qui m’ont fait découvrir un chemin que je n’avais jusque-là pas envisagé : la création d’entreprise.
En quelques mots, quel est ton rôle chez Ideme ?
Je suis la fondatrice et la présidente de la société Ideme. Ideme est spécialisé dans l’engagement des salariés.
Mon rôle est double :
- Le premier est d’être au service de mes salariés : les aiguiller et les épauler dans leur quotidien.
- Le second est de créer : avoir de nouvelles idées pour que Ideme s’inscrive durablement dans l’économie française.
Qu’est ce que l’engagement des salariés ?
L’engagement des salariés est l’implication et l’investissement de chacun dans son quotidien professionnel.
L’engagement repose sur 3 piliers fondamentaux :
- Donner du sens au quotidien pour se reconnecter aux dirigeants et donc aux valeurs et à la raison d’être des entreprises.
- Réhumaniser les relations professionnelles
- Adapter l’espace qui nous entoure
Ce sont les objectifs qui animent au quotidien les experts en engagement salariés chez Ideme.
Qu’as-tu concrètement mis en place pour l’égalité hommes/femmes dans ton entreprise ?
La semaine de 4 jours est l’action la plus impactante que nous ayons mis en place. Nous ne l’avons pas mise en place pour cela uniquement mais c’est une conséquence inéluctable et immédiate. Selon l’INSEE une femme sur 4 est à temps partiel, souvent le mercredi pour s’occuper des enfants. Contre seulement 8% des hommes. Cette différence flagrante est instantanément gommée avec la semaine de 4 jours. Tout comme la différence des salaires induites par le 4/5ème.
A ton avis quelles compétences sont nécessaires pour être une bonne manager d’équipe ?
La véritable complexité de ce métier c’est justement qu’il n’y a pas de lignes directrices qui correspondent à tous. Chaque personne à des attentes très différentes envers son manager. Il faut savoir les déceler (car elles sont très rarement exprimées) et y répondre dans la mesure où elles restent en phase avec nos propres attentes/besoins. Un équilibre très subtil à trouver et à réinventer régulièrement pour accepter la mouvance régulière des besoins et attentes de chacun.
Accepter l’imprévu et les changements est donc, à mon sens, une des nombreuses compétences nécessaires pour être un manager d’équipe équilibré et équilibrant.
As-tu identifié des difficultés liées au fait d’être une femme dans la création de votre entreprise ?
Je crois que le monde économique est prêt à accueillir les femmes à cette fonction.
Être une femme n’a absolument pas complexifié mon parcours de fondatrice. J’ai au contraire sentie parfois un accueil plus doux qui s’est vite dissipé quand mon interlocuteur à identifier que je n’en avais pas besoin.
Qu’est ce que ça évoque pour toi le concept du rôle modèle dans l’IT ? Et vis à vis de l’égalité ?
Je souhaite qu’être une femme dans le monde de l’IT ne soit plus un sujet. Ça ne l’a jamais été pour moi et je me rends compte dans mon quotidien que pour beaucoup de femmes c’est un sujet et parfois même une difficulté. Si être un rôle modèle permet d’aider ne serait-ce qu’une personne alors cela a du sens.
Comment perçois-tu l’évolution de la diversité des genres dans ton poste ?
Les femmes représentent 30% des créateurs d’entreprises (Infogreffe, Etude Les femmes et l’entrepreneuriat en France). Un plafond de verre atteint il y a 10ans et qui n’évolue guère depuis.
L’intention de créer une entreprise est pourtant bien là et quasiment similaire à celle des hommes : 82% des femmes et 86% des hommes. C’est donc dans le passage à l’action que l’écart se creuse.
Je ne sais pas si le nombre de femmes fondatrices va augmenter ces prochaines années. Je ne suis pas très friande d’une course à l’égalité sur tous les aspects et dans toutes les fonctions. Je défends par contre avec force le fait que chacun trouve sa place. Peu importe où elle se trouve. Et si certains métiers attirent plus les femmes qu’il en soit ainsi. Pareil donc dans le sens inverse.
Par contre je suis convaincue que les femmes qui ont envie de fonder une société peuvent le faire désormais. Celles qui le souhaitent ont leur place dans cette aventure passionnante : elles sont attendues et écoutées.
Quel est le rôle des hommes dans l’accompagnement des femmes pour plus d’égalité ?
Les hommes qui ont déjà pris conscience des inégalités sont attentifs à ce sujet et laissent la place aux femmes qui en souhaitent une différente.
Je suis complétement contre le rejet de la gente masculine que l’on observe depuis quelques années. Ce passage était peut-être nécessaire pour que certaines femmes se sentent entendues et je crois que les hommes ont compris. Il est désormais important d’avancer ensemble pour que chacun puisse se sentir à sa place. Notre complémentarité avec les hommes est indéniable.
Quel message as-tu pour les itWomen qui aspirent à rejoindre un poste de direction ou le poste que tu occupes ?
De foncer…si vous avez une grande résistance au stress et que vous êtes née pour être libre! C’est une aventure incroyable, puissante et stimulante.