Que veux tu bien nous dire sur toi ?
Je suis Sara Dufour, consultante freelance en Product, Agilité, Management et Diversité, speaker et formatrice, cofondatrice de l’association anti-sexiste La Place des Grenouilles.
Peux tu nous parler de ton parcours ?
Ouhlà ! C’est loin d’être linéaire … par où commencer ?
- J’ai vécu toute mon enfance en Espagne
- J’ai passé mon bac littéraire dans un collège/lycée international en Ile-de-France
- Je suis partie 5 ans au Mexique pour mes études supérieures
- J’ai entrepris un double cursus : école de communication à Mexico et en parallèle une licence en Langues étrangères et un master 1 en Management en remote (on disait ça “par correspondance”, à l’époque).
- J’ai terminé la fac en France avec un master 2 en marketing.
Les premières années de ma carrière professionnelle entre Freelancing et petits boulots ont été difficiles: traductrice, graphiste, serveuse, formatrice… Pas facile de percer dans le marché saturé du marketing et de la communication quand on est jeune, sans expérience et sans réseau. J’ai pu travailler dans ce domaine chez Orange dans une branche B2B et chez un assureur pour les professionnels de santé, en tant que Chargée de Communication. Ma plus longue expérience en CDI s’est déroulée dans une filiale de La Poste, où j’ai notamment été responsable de Projets/Produits numériques et de leurs contenus.
Après avoir découvert et m’être passionnée pour l’Agilité, je suis ensuite passée de l’autre côté du miroir. J’ai accompagné des individus, des équipes et départements en tant que prestataire dans plusieurs ESN. C’est là que j’ai démarré en tant que speaker en conférence. J’ai refait une incursion en interne dans une entreprise en tant que COO avant d’oser enfin me mettre à mon compte. Et cela fait 2 ans que j’ai créé, avec mon acolyte Florence Chabanois, La Place des Grenouilles. C’est une association anti-sexiste qui propose des contenus et événements de sensibilisation, de réflexion collective notamment pour questionner et déconstruire les injonctions et stéréotypes de genre. Je suis en train de développer davantage ce type d’activités dans le cadre professionnel.
Quelles compétences sont nécessaires dans ton quotidien professionnel ?
Il faut bien sûr avoir travaillé dans le produit. Avoir pratiqué un certain nombre de techniques, frameworks et ateliers. Mais je dirais que la partie softskills est tout aussi voire plus importante.
Est-ce que des rôles modèles fictifs ou réels t’ont inspirée ou t’inspirent aujourd’hui ?
Oui, toute petite il y a eu Fantômette ! Ensuite, ma mère qui a toujours eu un emploi rémunéré en plus des tâches domestiques et parentales. Personne en début de carrière, et après il y a eu Alexandra Lung et, plus récemment, Sarah Daninthe.
As-tu identifié une méthode / démarche pour briser le plafond de verre dans la Tech ?
Il est essentiel de s’entourer de femmes sorores et d’alliées dans l’action, ainsi que rejoindre des communautés, et surtout militer pour que les choses changent !
Comment gères-tu les stéréotypes de genre dans l’IT ?
Maintenant que j’ai un peu d’expérience et que je sens que j’ai moins de choses à prouver je suis assez rentre-dedans et j’hésite de moins en moins à pointer du doigt les commentaires ou comportements problématiques. J’essaie de bien me renseigner sur tous ces sujets, de mieux comprendre les mécanismes de domination, et d’être au taquet sur les chiffres pour sensibiliser autour de moi.
Quel message souhaites-tu transmettre à celles qui aspirent à rejoindre la Tech malgré les stéréotypes ?
On a besoin de vous pour changer les choses, ce ne sont pas ces messieurs qui vont nous ouvrir les bras (enfin, s’il le faut, il faut peut-être s’en méfier).
Quelles sont tes passions en dehors de la tech ?
J’aime lire et écrire, la musique et les arts visuels, la gastronomie et le yoga, lutter contre le patriarcat … Et dormir !
Quelle autre question aurais-tu aimé que l’on te pose ?
Quel aurait pu être ton métier, si tu n’exerçais pas celui-ci aujourd’hui ? Plus jeune, j’ai eu envie d’être avocate, puis journaliste et scénariste. J’ai été admise à un concours d’écritures audiovisuelles à 24 ans, mais j’avais besoin de gagner un salaire, j’ai donc dû opter pour un contrat en apprentissage dans la communication interne !